Résumé :
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A force d'être invoquée, la laïcité se brouille. Dans cet essai précis, pédagogique et vivant, Caroline Fourest clarifie les lignes de fracture. Entre le sécularisme à l'anglo-saxonne et la laïcité à la française. Un face à face qui va jusqu'à la guerre culturelle. Le « Soft power américain », aidé par des intellectuels multiculturalistes ou néo-laïques, conteste notre modèle, laïque et républicain, l'accuse d' "islamophobie" et même de favoriser parfois le terrorisme….L'auteure apporte un démenti cinglant à cette propagande. Chiffres à l'appui, elle démontre que la laïcité française résiste mieux qu'on ne le dit au racisme et au radicalisme. De façon très synthétique, ce livre retrace l'histoire de cet équilibre, presque unique au monde, entre exigence républicaine et liberté de conscience, ayant abouti à la loi de 1905 et à celle de mars 2004 sur les signes religieux à l'école publique. Loin des clichés sur cette loi présentée comme « d'exception », ce détour par l'histoire explique pourquoi la France et les Etats-Unis ont pris des chemins si différentes depuis leurs Révolutions. Caroline Fourest met aussi en cause, sévèrement, le rôle joué par certains sociologues du fait religieux, qui donnent une image déformante de notre laïcité pour mieux la renégocier… mais dans un sens « ouvert » au radicalisme qui monte…Elle dessine trois grandes familles se disputant selon qu'elles jugent le racisme ou l'intégrisme comme le danger prioritaire : les laïques (issus de l'esprit émancipateur de 1905), les accommodants (défendant un modèle plus ango-saxon) et les identitaires (instrumentalisant la laïcité contre l'Islam). Enfin, l'auteure propose un compromis ambitieux mais apaisé entre exigence et liberté, selon les « sphères de laïcité » : une laïcité ni fermée ni « ouverte », ni négative ni positive, ni accommodante ni identitaire, simplement fidèle à son histoire, faite d'exigence et d'équilibres, et d'un peu de ce « génie français » dont parlait Jean Jaurès.
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