Résumé :
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Tout ramène le père et le fils, dont les récits alternent dans cet envoûtant roman, au drame qui a fait éclater leur famille. Le père est en prison. Dans une longue mélopée adressée à la femme qu'il est parvenu à épouser et qu'il aime encore aveuglément, il convoque les prémices enchantées de leur histoire et les souvenirs des jours heureux, mais également l'engrenage des mensonges et de la jalousie. Pour elle, le jeune étudiant issu d'une tribu nomade était prêt à tout : s'inventer un passé, rompre avec les siens, vendre son cheptel et, grâce à cet argent, lui offrir l'avenir chimérique dont elle rêvait. Maintenant que tout est perdu, il se remémore ce monde du désert qu'elle méprisait, la vie d'errance à laquelle il a renoncé, au rythme du soleil, des étoiles et des bêtes. Leur fils, enfant des quartiers pauvres, n'a pas supporté le silence des dunes, l'école coranique, l'eau qu'il fallait aller puiser. Il s'est vite réfugié chez des amis de ses parents. Les batailles rangées entre bandes rivales, les soirs à regarder le foot à la télévision, les menus larcins, l'empêchent de trop penser à sa mère qu'il adorait. Parfois, il traîne aux alentours de la prison. Et aussi près de la maison de sa petite sœur, Malika, qui lui manque mais qu'on lui interdit de voir. En écho à la voix puissante et désespérée de son père, celle naïve et bouleversante du garçon vient ancrer la tragédie intime qu'ils partagent dans un saisissant contraste entre croissance urbaine et habitudes ancestrales des Bédouins. Ce n'est pas la moindre qualité de Parias que d'inscrire dans l'universel ces destins si singuliers avec une telle force d'émotion.
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