Résumé :
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L'atmosphère est morbide : les fleurs sont piétinées à peine offertes, Treplev tue une mouette pour la déposer aux pieds de Nina... Mais l'oisiveté des personnages ne saurait être la seule cause de ce malaise. C'est l'été, et comme tous les étés, on se retrouve dans la propriété de Sorine. Seul personnage véritablement sympathique, il n'échappe pourtant pas à la règle : les acteurs de ce drame de l'indécision et de l'inachèvement sont des personnages stéréotypés, s'exprimant au moyen de clichés galvaudés et vide de sens. Pièce sans héros véritable, sans action spectaculaire, La Mouette est un chef-d’œuvre de l'implicite, et l'on est tenté d'accorder une portée symbolique au moindre détail. Or, si la mouette peut bien sûr être comprise comme un symbole de liberté, elle peut aussi être appréciée pour sa valeur dramatique, maillon de tout un réseau d'échos que Tchékov met en place pour figurer l'enfermement, qui culmine dans le rétrécissement du lieu de l'action. Le théâtre en plein air même ne saurait constituer une ouverture, illusion factice qui tombe en lambeaux sur les bords d'un lac stagnant ajoutant encore à l'étouffement par son simple pouvoir de réflexion. --Sana Tang-Léopold Wauters
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