Résumé :
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Trente ans après sa première édition, le Clemenceau de Philippe Erlanger demeure une biographie de référence. Erlanger, chez lequel on apprécie l'admirable écrivain et le fin portraitiste autant que l'historien, a saisi mieux que tout autre les visages apparemment contradictoires de ce personnage indomptable qui, né en 1841, mort en 1929, "pendant un demi-siècle, emplit son pays, puis le monde, du fracas de ses luttes, de ses croisades, de ses colères, de son rire impitoyable". Grand individualiste, "mélange d'anarchiste et le conservateur dans des proportions qui restent à déterminer", comme il se définit lui-même, dictatorial et républicain, nationaliste et mécréant, champion du progrès social mais ennemi du marxisme en même temps que de l’Église, Clemenceau connut des triomphes et des effondrements sans mesure, provoqua les sentiments les plus extrêmes et déconcerta souvent ses contemporains. Mais son biographe montre bien qu'entre le maire du XVIIIe arrondissement de 1870 et le "père de la Victoire" de 1918, il y a la constance d'un tempérament qui s'arrangeait mal des normes des autres.
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