Résumé :
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Dans Le Livre du ça, paru en 1923, Georg Groddeck adresse une série de lettres à une interlocutrice imaginaire. Il entend vulgariser les idées de Freud grâce à cette correspondance. On découvre au fil des pages le rapport complexe et contradictoire que l'auteur a noué avec la psychanalyse ; en effet, il la met en question dans la manière même dont il l'expose. "Psychanalyste sauvage" selon sa propre expression, Groddeck déploie à sa façon l'explication freudienne du symptôme comme symbolisation d'un désir inconscient. Toute maladie est création, expression d'un dynamisme inconscient. Le "ça" est cette force de vie, principe quasi métaphysique qui se manifeste à travers les productions individuelles, saines ou pathologiques, indissociablement psychiques "et" somatiques. Freud ne retiendra du "ça" de Groddeck que son nom. Ce dont parle toutefois cette philosophie du "ça" aux accents parfois mystiques, c'est du "corps" comme réalité symbolique, ce qui a valu à Groddeck d'être reconnu par Freud comme un "superbe analyste qui a saisi l'essence de la chose sans plus pouvoir la perdre". --Emilio Balturi
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