Résumé :
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L'œuvre d'Henri Matisse se sera inscrite à contre-courant de son temps, et c'est ce qui la singularise. Solitaire dans une génération par ailleurs éblouissante, Matisse en a été d'une certaine façon la respiration. Quand les autres faisaient l'Ecole de Paris, lui faisait l'école buissonnière. Toutes les traverses qu'il emprunta sont minutieusement analysées par Walter Guadagnini, l'auteur de l'ouvrage ici présenté. Il a divisé son ouvrage en deux parties principales. Dans la première, il relate un premier survol global de la trajectoire accomplie par Matisse, n'hésitant pas, en auteur responsable, à s'engager à titre personnel en nous livrant ses réflexions sur l'opportunité, le sens et l'apport original des épisodes successifs du parcours, réflexions dont on remarquera le ton non convenu, notamment dans des chapitres aux titres audacieux quant à l'attente qu'ils instaurent : Le postier de Collioure, Une table au paradis, Dessiner dans la couleur. Dans la seconde partie, subdivisée en chapitres méthodiques, dont les titres cette fois ne laissent place à aucune ambiguïté : Du divisionnisme au fauvisme, De " La danse " au " Café arabe ", La confrontation avec les autres' avant-gardes, Gouaches découpées et autres décorations, etc., en historien scrupuleux, il revient sur le détail biographique du déroulement des périodes et sur l'analyse thématique et surtout plastique des œuvres caractéristiques qui jalonnent chacune d'elles. Jusqu'au bout de son chemin, traversant des périodes dont les thèmes seuls différaient, privilégiant toutefois constamment figures dans des intérieurs, natures-mortes et paysages, souvent intégrés dans les fenêtres des intérieurs, Matisse a totalement vertébré son œuvre sur la prééminence de la couleur, condensant dans la couleur toutes les fonctions que peut assumer une peinture. Jacques Busse
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